"Est-ce le plaisir de briser l’interdit qui m’attire vers toi ? Ou la dissimulation ? N’y a-t-il rien de plus furieusement érotique qu’une forme dissimulée, à condition bien entendu que la forme ne soit pas estompée ? Zeus lui-même n’a-t-il pas eu besoin de cette dissimulation, pour accomplir ses amours ?
Ce n’est pas une soirée... mais une nuit entière qui nous maintiendrait éveillés sous un joug de délices, au regard de la diversité de ce thème.
Une nuit, comme celle qui se profile dans ton palais, et à laquelle, avec tant de déicatesse... tu m’invites.
Quel honneur, pour entrer dans le merveilleux de cette demeure d’éternité, que de revêtir ce voile de gaze.
D’où vient ce léger courant d’air qui le fait vaciller ?
Je te suis et avance, tout près. Sens-tu mon souffle chaud sur ta nuque ?
Le désir d’enserrer ce corps que je talonne brûle mes mains, mais celles-ci ne s’y hasarderaient pas : je connaîs les lois, que l’on ne m’a pourtant jamais enseignées.
Fille des éléments, je t’adresse ma plus sensuelle musique et me soumets à ton pouvoir.
Initie-moi pour que je naisse à nouveau dans ce palais d’Orient aux senteurs variées, sucrées.
Laisse-moi suivre le faisceau éblouissant de ta connaissance, que je chéris désormais autant que son enveloppe.
Les hommes et les divinités n’ont rien à envier à notre connivence !
Est-elle bénéfique ? Maléfique ?
Peu importe. Tes multiples visages m’ensorcellent sur cette dalle où je progresse, pieds nus, entre crainte et fascination.