"Les frères siamois
Le jour de nos dix-huit ans, nos parents nous ont appris que nous étions atteints de schizophrénie. Comme ils s'y attendaient, nous avons refusé de les croire. Ils ont dit que l'autre en nous avait pour sa part très bien pris la chose ; qu'il avait souvent senti que quelque chose clochait en lui, et que ce quelque chose c'était nous. Il a même
ajouté qu'à coup sûr nous n'accepterions pas l'idée, que nous nierions la réalité, que de toute façon nous n'en faisions toujours qu'à notre tête…
Les frères siamois (2)
Tandis que chaque soir Y s'enfilait des pintes de bière à tour de bras, X de son côté avalait de grands verres d'eau pour éviter la gueule de bois.
Les frères siamois (3)
Jusqu'à ce que la mort les sépare, X et Y seraient toujours là l'un pour l'autre.
Les frères siamois (4)
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, X et Y n'hésitaient pas à se tourner en dérision, par exemple en clamant d'une seule voix, haut et fort à qui voulait l'entendre, cette maxime revisitée : « Quand il y en a pour un, il y en a pour l'autre ! »